
Le contrôleur quittant le bureau de police

A.M. avant qu'il ne soit entendu par la police
Quai 6 gare du midi: le train où a eu lieu l'altercation

Le 27 décembre 2008, A.M. soixante-cinq ans révolus, prend le train Thalys pour Paris afin d’assister un de ses frères qui est gravement malade. Retour prévu, le 30. Mais la situation du malade est telle que A.M. décide de prolonger son séjour parisien de quelques jours. Il se rend à la société de transport pour signaler le changement. Il avait voyagé en première classe. Et jusqu’au 30 janvier, pas de place disponible en première classe. Seule possibilité, le 7 janvier 2009, mais en deuxième classe en suppléant avec un montant de 15 euros. Ce que fait A.M.
Il est 13h55 ce mercredi 7 janvier 2009 quand le train qui emporte A.M. quitte Paris. En cours de route un contrôleur français passe. AM lui présente ses deux billets: l'ancien billet de retour en première classe, et le nouveau, de deuxième classe. Ne sachant pas très bien quel billet poinçonner, le contrôleur français dit : « Je vais appeler mon collègue belge. »
Celui-ci arrive, examine les billets qu’on lui présente et dit : « Fraudeur, sale nègre ! »
A.M. est surpris par ces propos.
« Monsieur, je suis nègre, mais je ne suis pas fraudeur. Vous avez les billets entre les mains… Vous êtes un raciste et xénophobe. »
« Présentez-moi vos pièces d’identité ! »
« Vous n’êtes pas un policier pour que je vous présente mes identités. Je vous ai présenté mon billet. Pourquoi à tous les autres passagers vous ne demandez pas les pièces d’identité ? »
Apparemment courroucé, le contrôleur communique avec d’autres collègues à lui en néerlandais.
A la gare de Bruxelles-Midi, le contrôleur appelle la police qui interpelle A.M. Celui-ci donne sa version des faits. Et dans tous les cas, et le contrôleur du Thalys, et AM sont amenés à un poste de police de la gare.
Là, chacun des deux protagonistes est entendu et un PV établi. Le contrôleur de Thalys porte plainte pour agression verbale, A.M. porte plainte pour propos racistes et xénophobes.
La justice va suivre son cours.
Le contrôleur de Thalys quitte les locaux de la police à 15h35, A.M. une vingtaine de minutes plus tard.
Cheik FITA
Bruxelles, le 7 janvier 2009