Lors d'une conférence de presse tenue à Bruxelles le vendredi 1er avril 2016 au Press Club Brussels Europe, Lisanga Bonganga a invité le Président Joseph Kabila à « permettre la tenue des élections crédibles et apaisées, et organiser, le 19 décembre de cette année, la passation pacifique de pouvoir avec son successeur... »
Et de poursuivre : « Un tel sursaut républicain, s'il avait lieu, permettrait au Président Joseph Kabila de sortir par le haut et l'histoire aurait retenu à jamais son nom ».
Pragmatique, Lisanga Bonganga a affirmé que « l'année 2016 s'annonce comme l'année de tous les enjeux en ce qu'elle peut être un risque ou un espoir. »
Mais à « 240 jours de la fin définitive du mandat de Joseph Kabila, Lisanga Bonganga craint de voir Joseph Kabila ne pas organiser les élections » et par conséquent violer intentionnellement la constitution.
Comment pense-t-il que la République Démocratique du Congo et les Congolais pourraient-ils s'en sortir ?
La réponse se trouve dans la quatrième et dernière partie de sa communication où il affirme : « Front du Peuple, le peuple d'abord. » Autrement dit, l'espoir pour la RD Congo en cette année 2016, c'est le « Front du Peuple » qui met en avant le Peuple congolais et ses aspirations profondes.
En 2016, le peuple congolais veut :
- Les élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels,
- Le respect de la constitution en ce qui est du nombre de mandats présidentiels : Pas de troisième mandat pour Kabila.
Ainsi, il affirme et constate que : « À l'approche des échéances électorales, le Front du peuple note avec bienveillance la mobilisation de la communauté internationale sur deux points :
1. La résolution du Parlement Européen 2016/2609/RSP du 10 mars 2016,
2. La Résolution 2277 du Conseil de Sécurité du Conseil de Sécurité du 30 mars 2016 en faveur du respect des droits fondamentaux de l'Homme, de la constitution ainsi que des délais pour les élections présidentielle, législatives et provinciales en novembre 2016.
Or, ces deux textes majeurs :
- Rejoignent ce que le Président Étienne Tshisekedi avait été le premier à prôner depuis le 14 février 2015 dans la feuille de route de l'UDPS pour la sortie de crise,
- Laissent une porte de sortie au Président Joseph Kabila : un dialogue politique sous la médiation internationale.
Et le Front du Peuple appelle les Congolais :
« - À soutenir et à œuvrer résolument pour la réussite de ce dialogue politique sous la médiation internationale,
« - À rester debout contre les -concertations bis-, version dialogue politique de monsieur Joseph Kabila. »
En passant et avant d'arriver à sa conclusion, l'orateur du jour s'est prononcé sur les personnalités et organisations politiques de la RD Congo en ce moment : Tshisekedi, la CENI, la Dynamique de l'opposition de Vital Kamerhe, le G7 de Mwando Nsimba et compagnie.
Pour Lisanga Bonganga,
1. Le Président Étienne Tshisekedi est un leader politique visionnaire et constant,
2. La commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle sont au service du pouvoir en place, et ne peuvent plus se poser en interlocuteurs crédibles et impartiaux,
3. La dynamique de l'opposition politique de Vital Kamerhe et consorts, le G7 de Mwando Nsimba et compagnie : « Jadis tous dans la Majorité Présidentielle, ils avaient été parmi les artisans majeurs de toutes les stratégies pernicieuses destinées à saper notre régime constitutionnel… acquis au prix d'énormes sacrifices. Exemple, le vote de la réduction du scrutin présidentiel de deux à un tour.
Les uns et les autres ne sont que les dissidents de la MP ».
« … Ces dissidents de la MP sont chantres d'un dialogue politique appelé « tripartite »
Lors de l'échange avec la presse ainsi qu'avec le public, Lisanga Bonganga a eu à clarifier sa pensée sur certains points :
À propos de la désignation de Moïse Katumbi par ses pairs comme candidat à la Présidence.
Lisanga Bonganga a ironisé : « Quand vous circulez à Kinshasa, vous verrez régulièrement des écriteaux : « Cette parcelle n'est pas à vendre »... L'opposition n'est pas à vendre !
Étienne Tshisekedi, l'UDPS et ses alliés, sont-ils populaires ?
Lisanga Bonganga : « Très bientôt, il y aura un référendum, le retour du Président Étienne Tshisekedi à Kinshasa »
Quid des scenarii du Niger, du Burundi ou du Congo-Brazzaville ?
Lisanga Bonganga : « La RD Congo est déjà passé par toutes ces étapes. Par rapport à ces pays, la RD Congo a un atout de taille : l'article verrouillé de la constitution, le 220 !
Le rapport de force avec Kabila qui a l'argent, les armes, la sécurité…
Lisanga Bonganga : « Le plus fort, c'est le peuple. Mobutu avait tout cela, il est parti. Il y a plus aujourd'hui : la pression internationale et la pression nationale. Petit exemple, la ville morte du mois de février.
Quid des turbulences au sein de l'UDPS, parti phare du « Front Populaire »
Lisanga Bonganga: Étienne Tshisekedi et l'UDPS ont une grande capacité de rebondissement lors des grands enjeux.
Pour Lisanga Bonganga, en cette fin de règne de Joseph Kabila, l'espoir de la RD Congo, c'est Étienne Tshisekedi et sa vision. Le Peuple congolais ne devrait pas se laisser endormir par le chant des alliés d'hier de Joseph Kabila, durant longtemps, grands responsables fossoyeurs de la démocratie congolaise.
Bruxelles, le 2 avril 2016
Cheik FITA